La voiture autonome n'est plus de la science-fiction - du moins si vous vivez dans certaines zones géographiques privilégiées. En 2025, les robotaxis font désormais partie du quotidien dans plusieurs villes américaines, notamment dans la région de San Francisco où leur présence est devenue si courante que les habitants ne leur prêtent même plus attention.
Une expansion progressive et mesurée
Les principaux acteurs du secteur poursuivent leur développement avec prudence. Waymo, filiale d'Alphabet, prévoit d'étendre ses services à Atlanta et Austin (Texas) via un partenariat avec Uber, et lancera ses premiers tests internationaux à Tokyo. Zoox, propriété d'Amazon, compte ouvrir son service au public à Las Vegas, tandis que la startup Avride ambitionne de lancer un service de robotaxis à Dallas en 2025.
"Je ne m'attendrais pas à des développements révolutionnaires en 2025", tempère Anirudh Bhoopalam, analyste chez Lux Research. "Pour atteindre une quelconque rentabilité, il faut de l'échelle. Et si vous essayez d'évoluer trop rapidement, la probabilité que quelque chose se passe mal augmente."
Le défi de la sécurité
La sécurité reste la préoccupation majeure des entreprises du secteur. Waymo met en avant des statistiques impressionnantes : après plus de 22 millions de miles parcourus, sa technologie de conduite autonome serait impliquée dans "73% moins d'accidents avec blessures et 48% moins d'accidents signalés à la police par rapport aux conducteurs humains."
Cependant, les incidents récents, comme la suspension indéfinie de Cruise en Californie suite à un accident avec un piéton, rappellent que la technologie n'est pas infaillible. Phil Koopman, professeur associé à l'université Carnegie Mellon, met en garde : "Vous pourriez avoir une bonne course, vous pourriez en avoir 1 000, et vous n'auriez toujours aucune information sur la sécurité, car la sécurité se mesure en dizaines de millions de courses."
Des partenariats stratégiques
Face à cette révolution, les entreprises traditionnelles de VTC s'adaptent. Uber et Lyft nouent des partenariats avec les sociétés de véhicules autonomes plutôt que de risquer d'être dépassées. Ces alliances permettent d'intégrer les robotaxis directement dans leurs applications existantes, réduisant ainsi les barrières à l'adoption pour les utilisateurs.
L'avenir : entre promesses et défis
Malgré les obstacles, l'industrie reste optimiste. "Une fois que les gens verront que ces véhicules peuvent bien fonctionner et leur faciliter la vie, ils seront plus disposés à les accepter", prédit Bhoopalam.
Les entreprises qui survivront seront celles qui auront les ressources pour maintenir leurs efforts pendant encore 5 à 10 ans, selon Koopman. En attendant, le développement des voitures autonomes continue de façon mesurée, avec une attention particulière portée à la sécurité et à l'acceptation par le public.
Source CNET